Six ans.. Voilà désormais six ans que je voyageais à travers le monde, depuis ce jour fatidique où Ezekiel m'avait appris son existence au bord du lac.
Physiquement, je n'avais pas changé d'un pouce, j'étais figée dans le corps de mes vingt ans. J'aurais dû mourir plusieurs fois au fil de mes aventures, car je prenais un étrange plaisir à me fourrer dans des situations périlleuses, et pourtant j'étais toujours en vie. Je me suis rapidement rendue compte que j'étais devenue une sorte "d'immortelle" grâce aux pouvoirs du bracelet.
J'aurais pu m'en étonner, m'en inquiéter, mais pourtant ce ne fut pas le cas. Plus rien ne pouvait me surprendre à présent. Je me suis donc rapidement fait à cette vie, ce qui fut d'autant plus facile que je n'avais toujours aucun souvenir de mon passé. Je me forgeai une nouvelle identité, et Ezekiel en faisait partie.
Notre cohabitation connut des débuts difficiles. Tout d’abord, je refusai catégoriquement de voir la réalité en face. J’espérai qu’il ne s’agissait que d’un mauvais rêve, que j’allais bientôt me réveiller et que tout serait normal. Cependant, au fil des jours, je me rendis compte que tout ce qu’il avait dit était vrai. Un assassin habitait dans mon corps.
Ce fut un choc. Je restai plusieurs jours cloitrée, sans bouger. Tout d’abord, il ne se manifesta pas, me laissant le temps de digérer la nouvelle. Trois jours plus tard, il me parla longuement. Il me raconta toute sa vie, ainsi que les conditions de son emprisonnement, et ses regrets. C’est ainsi que nous nous mîmes d’accord : nous ferions tout pour pouvoir nous séparer, retrouver une existence propre.
Au fil des ans, des liens se tissèrent, et je finis par le considérer comme mon grand frère, ma seule famille. Ezekiel, quant à lui, décréta être mon protecteur. Nous découvrîmes que le bracelet avait le pouvoir de lui donner un corps pendant un temps, limité car cela me fatiguait énormément. Ces instants de « sortie » lui faisaient beaucoup de bien, alors j’essayais de lui en offrir le plus souvent possible.
Au cours de ces six ans, il m'apprit tout ce qu'il y avait à savoir sur le maniement des armes. J'étais devenue une experte, ce qui ne me déplaisait pas. Je savais me faire silencieuse et redoutable quand il le fallait. A mes débuts, je ne pus me résoudre à tuer : je ne voulais pas devenir un assassin.
Mon partenaire, lui, voyait les choses différemment. Même s’il s’était assagi, il n’avait néanmoins pas abandonné l’idée que tuer était parfois nécessaire. Il était, disons, plus… modéré. Au fur et à mesure, j’adoptai son point de vue, surtout lorsqu’il s’agissait de défendre quelque d’autre (étant donné que les coups ne me faisaient rien, je ne risquais pas grand chose).
Notre cohabitation entrainait bien des choses pour nous deux.
Je devins moins timorée, plus ouverte, tandis que lui appris la patience et la douceur. Nous trouvâmes un point d’équilibre qui facilita d’autant plus nos rapports. Nous voyagions désormais de ville en ville, sans but précis. C’est ainsi que nous arrivâmes près de la bourgade de Valentine Hale..
C'est ici que notre voyage prenait fin, je le sentais..
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Sujet: La fin du voyage.. 
Sam 7 Mar - 23:28